Un voyage méditatif à Maui

Maria Russo méditant sur les roches volcaniques des Dragon’s Teeth.

Maria Russo méditant sur les roches volcaniques des Dragon’s Teeth.


Photo ci-dessus : Maria Russo méditant sur les roches volcaniques des Dragon’s Teeth.

Histoire de  Maria Russo; photos d’ Anthony Russo

Maria et Anthony publient The Culture-ist, un magazine en ligne portant sur  les voyages conscients, le bien social et le bien-être holistique.

La beauté naturelle d’Hawaï offre l’occasion parfaite pour ralentir.

L’auteure anglaise Joanne Harris a déjà dit : « Pour moi, la magie d’Hawaï vient du repos, de la mer, des étoiles ».

Lors d’une récente visite à Maui, c’était en fait ces éléments mystiques qui m’ont enchanté. Les anciens d’Hawaï croyaient que tout dans la nature est sacré et devait être traité comme tel. Aujourd’hui, les îles présentent encore l’énergie des premiers habitants qui ont appris à survivre sur ses rives turbulentes en honorant les cadeaux abondants de la nature.

J’avais planifié de voyager à Maui avec cette même vénération et pleine-conscience que les anciens d’Hawaï avaient envers la terre et l’énorme puissance des îles, dans la tranquillité et l’appréciation.

Le voyage offre souvent le luxe de ralentir, de respirer un peu plus profondément et de profiter de la vie comme elle se présente, de manière simple et naturelle. J’étais sur le point de m’abandonner à ce doux plaisir dans l’un des plus beaux endroits sur la planète.

Le premier matin de notre voyage, mon mari et moi avions commencé la journée en marchant le long de la base de la West Maui Forest Reserve dans la région de Lahaina. Le soleil était levé depuis environ 45 minutes et ses rayons scintillants projetaient des ombres douces sur les grandes herbes dorées. Comme nous avancions le long du chemin asphalté de la réserve, le doux bruissement des acacias et les chants paisibles des oiseaux faisaient ralentir le rythme de mes battements cardiaques. Mon mari s’était éloigné un instant pour s’adonner à sa passion pour la photographie, et j’ai commencé à pratiquer quelques poses de yoga.

Je me sentais comblée seule dans ces kilomètres de prés et de collines ondulantes. Le paysage doré étincelait sous les rayons du soleil matinal, et au lieu de fermer les yeux comme à l’habitude pour me concentrer sur chaque pose, j’ai fixé mon regard sur les montagnes dorées devant moi. J’ai posé mes mains sur le frais rocher en face de moi et je me suis penchée sur celui-ci pour m’appuyer pour mes poses en équilibre. Une énergie sereine rayonnait du paysage et pénétrait en moi, épuisée par la vie stressante que je vivais sur le continent.

Plus tard pendant la journée, après quelques heures de détente sur la plage Baby Beach, nous nous sommes rendus au Jodo Mission, un temple bouddhiste japonais construit en l’honneur du 100e anniversaire de la migration des Japonais sur l’île. Les visiteurs peuvent explorer respectueusement les environs du temple où repose une statue en bronze de Bouddha d’un mètre.

L’odeur parfumée des cassiers remplissait ce lieu sacré, et un magnifique saule au centre du terrain a attiré mon attention. Je me suis assise sur ses branches épaisses et lisses pendant plusieurs minutes afin de méditer. Le temps ici était une pause appréciée de la chaleur brûlante de l’après-midi. Le temple était l’endroit idéal pour un moment de gratitude et apprécier ce paradis avant de se rendre à la plage de Ka’anapali et contempler ses magnifiques couchers de soleil.

Les jours suivants, nous avons passé du temps à la mer sur la plage de May, à la Mokuleia Bay et aux falaises de la Honolua Bay situées à l’extrémité de la côte nord-ouest de Maui. Ces plages étaient plus calmes et contrastaient avec plages frénétiques occupées par les grands hôtels. C’était la fin de l’été. Il était possible de nager et surfer, selon le courant du jour, dans les eaux chaudes et claires remplies de poissons. Mokuleia Bay et Honolua Bay font partie d’une région de conservation marine. Ainsi, comme pour toute autre partie naturelle du monde, il est important d’être respectueux et de traiter la terre et la mer avec soin.

À notre dernier jour à Maui, mon mari et moi avons décidé de nous embarquer dans une dernière aventure, et je dois dire que cela en valait la peine. Nous avons roulé au nord de Lahaina sur l’autoroute 30 et en direction sud-est sur la route 340 vers Wailuku pour atteindre le sentier Waihee Ridge. Dans la partie est de la West Maui Forest Reserve, la superbe randonnée de 2,5 mi (3,2 km) était luxuriante, avec des feuillages présentant tous les tons de vert. Nous pouvions également savourer les paysages des West Maui Mountains.

Après une montée abrupte jusqu’à une section pavée, nous avons côtoyé des vaches en pâturage et franchi la porte qui retenait les bovins sur la baie. Nous avons ensuite marché silencieusement à travers la forêt en faisant des pauses périodiques pour humer le parfum des eucalyptus. Au-dessus de nous, les arbres s’élançaient, se courbaient et filtraient la lumière qui se rendait jusqu’à nous. Alors que nous avancions paisiblement sur la crête, sur un peu plus d’un kilomètre, les arbres ont cédé leur place aux arbustes et aux grandes herbes, dévoilant une vue panoramique des West Maui Mountains et de la magnifique vallée ondulante en dessous. Nous étions en admiration face au spectacle des montagnes et de sa vallée verdoyante ornée de chutes d’eau blanches.

Un souffle a glissé à travers mes lèvres, puis un autre et un troisième, mais mon corps ne faisait aucun autre mouvement, à l’exception de la montée et de la descente de ma poitrine. Nous nous sommes assis en silence pendant près de 10 minutes pour savourer et témoigner notre gratitude pour ce magnifique paysage vierge avant de reprendre la route vers la crête.

Ce soir-là, je me suis assise sur les falaises escarpées du Makaluapuna Point, aussi connu sous le nom des Dragon’s Teeth en raison des longues rangées de roches pointues qui ressemblent à l’embouchure d’un dragon  afin de méditer sur mon court voyage à Maui. Mes doigts ont caressé les rochers gris escarpés afin de sentir les derniers vestiges de la dernière coulée de lave du Maui. Sur le chemin, j’avais croisé un cimetière sacré hawaïen datant de 610 ans apr. J.-C., et comme le soleil commençait à disparaître à l’horizon, j’ai senti une mystérieuse quiétude planer au-dessus de la falaise. Elle semblait émaner de cet ancien cimetière.

J’observais à distance une familiale pêcher, comme si elle était enveloppée dans un nuage émanant de la terre. Je pouvais sentir à ce moment-là l’amour que les Hawaïens ont toujours pour leur précieuse terre, leurs îles paradisiaques. Il était facile de trouver la tranquillité parmi la puissante mer et les étoiles sans fin, les falaises et les prés étendus, les paisibles rochers et le sable frais. Remplie de l’énergie enchantée d’un des archipels les plus éloignés de la terre, j’étais prête à continuer mon voyage à travers la vie avec un esprit conscient et un cœur reconnaissant.

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