L’inspirante Île-du-Prince-Édouard

La route de North Rustico à Cavendish

La route de North Rustico à Cavendish


Photo ci-dessus : la route panoramique de North Rustico à Cavendish longe la côte paisible.

Article et photos par Charles Williams

Charles est le rédacteur en chef du magazine Pursuits with Enterprise. Envoyez un courriel  à l'auteur.

L’histoire du roman classique Anne... la maison aux pignons verts se déroule ici, mais ce n’est qu’une partie de l’attrait de l’île.

Une foule de touristes se dirige droit sur le chapeau de paille avec de fausses tresses rousses. Certains viennent d’aussi loin que le Japon – à plus de 10 000 kilomètres de là – juste pour l’essayer. Dès qu’ils le mettent, un sourire illumine leur visage. Plusieurs se font prendre en photo. Pendant un moment, ils sont Anne et ils sont chez eux.

Anne Shirley, personnage du roman adoré Anne... la maison aux pignons verts vivait sur cette ferme de l’Île-du-Prince-Édouard. Je l’ai visitée aussi, mais sans toutefois avoir le goût de me transformer.

En 1908, Lucy Maud Montgomery a écrit l’histoire d’une orpheline courageuse aux cheveux roux. Le livre s’est vendu à 50 millions d’exemplaires et a été traduit en au moins 36 langues. Au Japon, la traduction de Hanako Muraoka intitulée Akage no An (« Anne aux chevaux roux ») a créé une obsession nationale après la Seconde Guerre mondiale. En 1979, une série animée a alimenté la frénésie culturelle qui existe toujours.

Mais ce n’est qu’après avoir acheté mon billet d’avion et fait mes bagages que j’ai lu le livre. La raison pour laquelle je voulais visiter à l’Île-du-Prince-Édouard était simple : les sources d’inspiration artistiques m’intriguent, surtout quand je ne sais rien à leur sujet.

Elizabeth Rollins Epperly était curieuse, elle aussi. À l’âge de 5 ans, elle a découvert Anne et est immédiatement tombée en amour avec le personnage fictif de Montgomery et l’endroit bien réel où celle-ci vit ses aventures. En 1969, elle a quitté la Virginie pour s’installer dans le monde de l’auteure. Epperly est ensuite devenue citoyenne canadienne, la première femme présidente de l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard et la fondatrice du L. M. Montgomery Institute.

« Vivre dans l’environnement réel de Montgomery m’a donné une nouvelle appréciation pour la découverte de la beauté au quotidien », affirme Epperly. « Le paysage de l’île est à la fois doux et dramatique – les champs étendus et les contours de la terre sont parfaitement équilibrés par les falaises rouges, et selon la météo, par les vagues et les vents puissants. »

Les vagues déferlent le long de la côte fragile, où plus de 60 phares et feux d’alignement sont perchés sur des falaises de grès. Les phares nostalgiques sont le rêve de tout photographe en raison de leur accessibilité et de l’absence de foules.

La plus petite province du Canada porte le nom du prince Édouard, duc de Kent et Strathearn. En 1799, il est le commandant en chef des forces britanniques dans la région. Il meurt d’une pneumonie à 52 ans, laissant derrière lui un seul enfant, qui était un bébé à l’époque. Sa fille est ensuite devenue la reine Victoria, qui régna sur le Royaume-Uni pendant 63 ans.

L’Île-du-Prince-Édouard fait 225 kilomètres de long, et je n’avais que trois jours pour explorer. Bien que ce n’est pas assez de temps pour découvrir l’ensemble de l’île, un grand nombre des attractions les plus populaires – Green Gables, Charlottetown, le Parc national de l’Île-du-Prince-Édouard – sont situées au centre de l’île et à une courte distance en voiture de l’une de l’autre.

J’ai traversé le pont de la Confédération, achevé en 1997, qui relie l’île et la province voisine du Nouveau-Brunswick. Le pont de 12,9 kilomètres de long est le plus long pont au Canada et le septième plus long en Amérique du Nord. Si vous ne voulez pas conduire au-dessus de l’eau pendant 10 minutes, prenez le traversier.

L’Île-du-Prince-Édouard est le pays d’Anne, mais l’endroit a bien plus à offrir. Les voyageurs qui n’ont jamais lu les livres de Montgomery profiteront quand même de cette destination paisible, remplie de vert, de paysages ondoyants et de gens terre-à-terre.

C’est l’endroit idéal pour des activités de plein air estivales comme le golf – Crowbush Cove, Dundarave et Brudenell River sont parmi les meilleurs choix – ou une promenade en vélo le long du sentier pittoresque de la Confédération, qui fait 9,6 kilomètres. L’eau est plus chaude que celle des plages au nord des Carolines, et les amateurs de fruits de mer auront de la difficulté à choisir entre le homard fraîchement pêché, les huîtres, le crabe des neiges ou les moules.

La capitale Charlottetown sert de centre pratique pour explorer l’île. J’ai séjourné au Dundee Arms Inn, un ravissant manoir de style Queen Anne construit en 1903 où les hôtes chaleureux sont fiers de leur buffet du petit déjeuner. De cet endroit, le centre de la ville est facilement accessible à pied.

L’édifice Province House est l’endroit où la conférence de Charlottetown a eu lieu en 1864, au cours de laquelle des représentants des colonies britanniques du 19e siècle ont tenu des réunions qui ont abouti à la confédération du Canada. À proximité, le Centre des arts de la Confédération présente depuis 1965 la plus ancienne comédie musicale du Canada, « Anne of Green Gables : The Musical ».

À quelques pâtés de maisons, le secteur riverain animé offre des boutiques de souvenirs et des restaurants de fruits de mer. Les enfants adoreront Cows, un comptoir de crème glacée avec des saveurs comme « Cownadian Maple » (érable), « Udder Finger » (vanille avec morceaux de barre chocolat Butterfinger) et « Messie Bessie » (chocolat avec morceaux de biscuits Oreo et caramel). Au coucher du soleil, promenez-vous le long de la promenade de bois qui borde le magnifique parc Victoria. Ensuite, rendez-vous au centre-ville sur Victoria Row et les rues avoisinantes pour le repas du soir et les activités nocturnes.

Après avoir exploré Charlottetown, les nouveaux visiteurs devraient se rendre à Cavendish, pour profiter des belles plages et des sites touristiques liés à Anne. La route du littoral de North Rustico à Cavendish est particulièrement pittoresque. La plage Cavendish fait partie du Parc national de l’Île-du-Prince-Édouard. Plusieurs endroits le long de la rive nord sont dans le parc national. La plage Brackley, avec ses dunes majestueuses, et Greenwich, avec ses sentiers de randonnée magnifiques, sont également des destinations populaires dans le parc.

Le site patrimonial Green Gables à Cavendish a été l’inspiration de la maison de Marilla et Matthew Cuthbert, où Anne vit dans le roman. Si vous aimez le roman ou vous êtes intéressé de voir comment un endroit peut inspirer une écrivaine, vous devez visiter ce site. En plus de visiter la modeste maison, vous pouvez partir en randonnée dans des sentiers boisés, comme Lover’s Lane, qui sont immortalisés dans le roman.

Les vrais admirateurs du roman voudront peut-être aussi visiter la maison natale de Montgomery, où elle a écrit l’histoire, ou le salon de la maison où elle s’est mariée. Des couples viennent de partout dans le monde pour se marier au même endroit. L’auteure est enterrée dans le cimetière communautaire de Cavendish.

Epperly parle pour des millions d’amateurs quand elle dit : « l’histoire d’Anne illustre merveilleusement bien, de façon intemporelle, ce que tant de cultures et d’époques ont également célébré : trouver et façonner sa place; et apprendre à mieux se connaître soi-même. »

Un voyage à l’Île-du-Prince-Édouard est une occasion de favoriser la réflexion personnelle. J’y ai trouvé l’inspiration artistique que je cherchais, mais certains de mes meilleurs moments ont été inattendus.

J’ai vu un coucher de soleil transformer la terre rouge le long de la côte en une brillante forteresse sur le bord de la mer. J’ai conduit à travers des pâturages verdoyants qui m’ont apporté un sentiment de contentement provenant d’une époque plus simple. J’ai vécu une belle expérience avec un renard roux qui est soudainement sorti des bois.

Si vous souhaitez vous détendre, réfléchir ou tout simplement porter ce chapeau avec des tresses bien usé, vous trouverez sûrement ce que vous cherchez dans cette douce province.

CONNEXES

Lisez d’autres histoires sur Canada.